Malgré des hivers doux depuis plusieurs années et des prix bas sur le marché des énergies fossiles, le chauffage aux granulés de bois poursuit son développement. L’association Propellet France estime que le marché de la production de granulés devrait atteindre 1,3 million de tonnes cette année après avoir franchi le cap symbolique du million de tonnes en 2016.
Dans la continuité de la journée de la bioénergie (Bioenergy Day) portée par l’association européenne de la biomasse (Aebiom) pour souligner le niveau record atteint par les énergies renouvelables dans la couverture des besoins en énergie de l’Europe, l’association Propellet France souligne que le marché du chauffage aux granulés de bois français poursuit sa croissance.
«La production de granulés de bois continue sa courbe de progression. Après une année exceptionnelle en 2014, la courbe a dépassé le million de tonnes en 2016 et devrait atteindre les 1,3 million en 2017», explique Propellet France. «La production en France est supérieure à la consommation, ce qui offre un modèle d’autosuffisance confortable. L’import et l’export de granulé de bois restent réduit en France, où ils se limitent à de faibles quantités essentiellement avec les pays voisins.»
Le chiffre : 800.000 / D’après les chiffres de l’association Propellet France, le marché devrait dépasser prochainement le cap des 800.000 foyers qui se chauffent au granulé de bois en France.
Côté équipements, si les ventes d’appareils aux granulés de bois ont été directement impactées par des conditions météorologiques clémentes et des prix des énergies fossiles au plus bas, le marché semble malgré tout avoir poursuivi son développement. «Ces trois dernières années, le climat a été particulièrement doux et le prix des énergies fossiles bas, néanmoins le marché du granulé poursuit sa croissance avec des années plus ou moins dynamiques», précise l’association nationale du chauffage au granulé de bois. Sur ce segment, «les poêles au granulé représentent un peu plus de 90% du marché, et les chaudières à granulés 10% des installations. En 2017, les poêles devraient connaître encore une forte hausse (environ 30%) ce qui devrait porter le nombre de poêles vendus à 140.000». […] Quant au marché de la chaudière à granulé, après deux années consécutives compliquées, les ventes devraient connaitre une embellie cette année avec une progression d’environ 20% soit 4.700 pièces vendues».
Depuis une dizaine d’années, le parc poursuit donc sa progression grâce à des arguments forts, au centre desquels un prix du combustible stable et une taxe carbone en hausse figurent en bonne place. «Depuis la mise en place de l’indice de prix par Propellet en 2006, force est de constater que la courbe des prix est restée bien plus stable que les autres énergies. L’évolution du prix du granulé est à peine plus importante que celle de l’inflation», souligne Propellet. «Le granulé est plus compétitif que le gaz et le fioul et la hausse de ces énergies semble inévitable. Le fioul et le gaz sont respectivement 32% et 17% plus chers que le granulé (T3 2017). Quant à l’électricité, avec l’indispensable hausse des investissements dans les centrales nucléaires et dans les réseaux publics, son prix va continuer de croître. Le granulé est déjà trois fois moins cher.» […] «La Contribution climat énergie (CCE) ou taxe carbone connaît une progression rapide depuis sa mise en place en 2014», ajoute l’association. «Elle est passée de 7 euros par tonne d’équivalent CO2 en 2014 à 22 euros en 2016 pour atteindre 30,5 euros en 2017. Elle devait atteindre 100 euros la tonne en 2030 mais le gouvernement veut accélérer le rythme et a annoncé qu’elle atteindrait les 100 euros en 2023, soit 7 ans plus tôt. L’impact sur le prix du chauffage sera lourd et deviendra un signal-prix très fort pour faire évoluer le comportement des consommateurs. En admettant que le prix des énergies ne change pas, la CCE va faire augmenter le prix du fioul de 7,33 cts€/kWh (813 €/m3) en 2017 à 9,56 cts€/m3 (1.060 €/m3) et le prix du gaz de 6,49 cts€/m3 en 2017 à 8,19 cts€/m3. En 2023, la taxe carbone représentera respectivement 34% et 30% du prix de fioul et de gaz».
Dans ce contexte énergétique, les hausses annoncées de la taxe carbone devraient continuer de jouer en faveur du développement de l’utilisation des bioénergies, et du granulé de bois dans le cas présent, dont l’évolution des prix est diffusée sur la base de données Pégase du ministère de la Transition écologique et solidaire.
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