Paul Charmasson, ancien dirigeant du groupe Gipen pendant plus de 30 ans, s’est éteint à l’âge de 100 ans le 27 décembre dernier.
Dès la sortie de la guerre, il rejoint l’entreprise familiale spécialisée à l’époque dans l’exploitation forestière, la scierie, les traverses de chemin de fer, les poteaux télégraphiques, les bâtiments et ponts en bois. Il devient directeur général en 1946 et succède à son père Marius en tant que dirigeant de 1953 à 1983.
L’entreprise gapençaise dont il prend la direction en 1954 compte 285 employés, (plus une centaine de bûcherons dans leurs scieries du département) pour 683 millions de francs de chiffre d’affaires. Dirigeant novateur, il participe à la reconstruction d’après-guerre et développe les activités de fabrication de pâte à papier, de panneaux de particules et de bâtiments industriels. Mais il est aussi un des premiers et plus importants fabricants de portes planes et menuiseries bois industrielles (Menuiseries Charmasson, devenues Menuiseries Françaises) de 1945 jusqu’en 1955 employant plus de 350 personnes. Une alliance avec des partenaires financiers pour assurer son développement se termine mal et l’oblige à se replier sur ses activités historiques.
Il rebondit en se lançant dans la construction de chalets de station d’hiver répondant aux prémices des besoins de la société de loisirs et plus tard naturellement il se lance dans la fabrication industrielle de la maison en bois répondant aux besoins de logements de la France.
En 1966, il ramène d’un voyage d’étude aux Etats-Unis un brevet d’assemblage par connecteurs métalliques permettant la production en grande série de charpentes industrielles qui couvrent encore aujourd’hui la majorité des maisons individuelles mais aussi d’immeubles et bâtiments collectifs. Ce nouveau produit répond aux attentes du marché et conduit à la construction de deux usines, la première en 1973 à Meyzieu, près de Lyon, la deuxième à Beaucaire (30) en 1981.
Avec le Centre technique du bois, il a créé la marque de qualité Charpentes industrielles (label CTB/CI). Pour accélérer le développement de l’entreprise, il crée avec des collègues dirigeant des entreprises familiales similaires, le groupement d’entreprises GIE Gipen en 1974 qui devient leader de la profession.
Père de neuf enfants, quatre d’entre eux ont participé à la direction de l’entreprise : Luc Charmasson arrivé en 1973 et qui lui a succédé en tant que dirigeant de 1983 à 2014, Marc Charmasson en tant que directeur financier de 1981 à 1991 puis comme administrateur, Bruno Charmasson en tant que DRH de 1998 à 2007, Pierre-Loup Charmasson en tant que DRH depuis 2008. “C’est avec une immense fierté qu’aujourd’hui nous tâchons de poursuivre ce qu’il a bâti et ce qu’il nous a transmis au travers du groupement Gipen et des sociétés Elan et Roux”, déclare Thomas Charmasson, à la tête de l’entreprise depuis sept ans, et représentant la cinquième génération.
Retrouver cet article dans la revue "Le Bois International" n°2 du 12 janvier 2019
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